Présentation

Contexte du quartier :

Dans un ensemble réunionnais aux indicateurs sociaux préoccupants par rapport à la moyenne nationale, la microrégion Est souffre encore plus de la précarité des ménages jeunes. Ainsi, dans l’Est de l’île, le taux de ménages jeunes pauvres est de 63% contre 55% pour la Réunion et 24% pour l’Hexagone.

La charge mentale inhérente à la précarité et au souci de survivre au quotidien est un frein évident à la recherche d’emploi durable, les petits boulots et les contrats aidés précaires répondant à une satisfaction immédiate de ces besoins fondamentaux.

Le projet Nout Gayar s’inscrit dans la ville de Saint-Benoît dont les quartiers Bras Fusil, Beaufonds et Centre font partie du groupe des quartiers urbains qui cumulent les difficultés (Insee, 2014) et sont en outre des quartiers prioritaires au titre de la politique de la ville.

Le QPV Saint-Benoît-Rive Droite compte 11 091 habitants dont 4 100 à Bras-Fusil et 6 991 au Centre-Ville Rive Droite/Beaufonds. Dans ces QPV, 33% de la population est demandeuse d’emploi.

Les habitants des quartiers QPV de Saint Benoît cumulent donc un ensemble de difficultés sur le plan familial, économique et des diplômes. Ce sont en quelque sorte des “fabriques de décrochage scolaire” et de pauvreté du fait du faible nombre de personnes en CDI, de la part importante de chômeurs et d’allocataires du RSA, de la forte proportion de familles nombreuses (15%) et/ou monoparentales (34%) et du grand nombre de parents eux aussi non diplômés et sans emploi durable.

Aux difficultés structurelles inhérentes aux QPV s’ajoutent celles liées à l’insularité qui décuplent les freins liés à la mobilité ou à la peur de l’inconnu par exemple + estime de soi Une attention sera également portée sur le poids de la question de l’identité plurielle dans une société post coloniale et post-esclavagiste qui a connu des épisodes récents comme celui des Enfants déportés dits de la Creuse qui ne facilitent pas la confiance en l’Etat et ses institutions.

Alors que l’urgence climatique est une réalité et que de nombreux.ses citoyen.nes du monde entier y participent notamment en adaptant leurs habitudes de consommation (plus de local, moins d’emballages, circuits courts), en s’impliquant dans des projets tels que Reforest’action, force est de constater que pour beaucoup de QPV la fracture est aussi écologique. Pourtant, justice sociale et justice environnementale sont extrêmement liées dans le fond et dans les faits. 

Parce que le quotidien est difficile et que dans des familles nombreuses et/ou avec un pouvoir monétaire faible, l’alimentation des familles concernées a un fort impact écologique et carbone (poulets de batterie, importation, aliments très transformés…). La séparation des déchets ménagers n’est pas toujours effectuée en conscience. 

Les ateliers du programme Fanm pou Fanm permettront des prises de conscience et des montées en compétences sur des gestes faciles, quotidiens qui feront ancrer des habitudes à impact environnemental positif (notamment conservation des aliments…

Enjeux du projet Au travers de valeurs fortes que nous partageons et en développant le lianaj thématique et territorial, le projet Nout Gayar – Bras Fusil participe à l’avancée du quartier et de ses acteurs vers plus de bien-être et d’autonomie. Il s’agira de déployer des actions capacitaires auprès des acteur-ices de proximité et des habitant-es pour que Bras- Fusil évolue d’un QPV aux indicateurs préoccupants à un écovillage urbain. Période de déploiement du programme (phase 1) : août 2022 – décembre 2023